Chaudeyrolles (43430)
Posté : 07 sept. 2011 18:20
J'emprunte à "L'enfant", ouvrage bien connu de Jules Vallès, une courte description de cette localité des hautes terres d'Auvergne où il séjourna souvent à l'occasion des vacances scolaires, chez son oncle qui était le curé de Chaudeyrolles. La famille Vallès, après avoir habité Le Puy, s'était transférée à Saint-Etienne où le père avait été nommé professeur.
...
Le cimetière est près de l'église, et il n'y a pas d'enfants pour jouer avec moi ; il souffle un vent dur qui rase la terre avec colère, parce qu'il ne trouve pas à se loger dans le feuillage des grands arbres. Je ne vois que des sapins maigres, longs comme des mâts, et la montagne apparaît là-bas, nue et pelée comme le dos décharné d'un éléphant.
C'est vide, vide, avec seulement des boeufs couchés, ou des chevaux plantés debout dans les prairies !
Il y a des chemins aux pierres grises comme des coquilles de pélerins, et des rivières qui ont les bords rougeâtres, comme s'il y avait eu du sang ; l'herbe est sombre.
Mais, peu à peu, cet air cru des montagnes fouette mon sang et me fait passer des frissons sur la peau.
J'ouvre ma bouche toute grande pour le boire, j'écarte ma chemise pour qu'il me batte la poitrine.
Est-ce drôle ? Je me sens, quand il m'a baigné, le regard si pur et la tête si claire !...
C'est que je sors du pays du charbon avec ses usines aux pieds sales, ses fourneaux aux dos tristes, les rouleaux de fumée, la crasse des mines, un horizon à couper au couteau, à nettoyer à coups de balai...
Ici le ciel est clair, et s'il monte un peu de fumée, c'est une gaieté dans l'espace, - elle monte, comme un encens, du feu de bois mort allumé là-bas par un berger, ou du feu de sarment frais sur lequel un petit vacher souffle dans cette hutte, près de ce bouquet de sapins..."
...
Aujourd'hui, certes, il y a autour du Mézenc du goudron sur les quelques routes, quelques "équipements" touristiques, et un peu plus de sapins. Mais pour le reste, je suis sûr qu'on y pourrait retrouver un peu de la saveur d'antan.
http://www.annuaire-mairie.fr/mairie-chaudeyrolles.html
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Le cimetière est près de l'église, et il n'y a pas d'enfants pour jouer avec moi ; il souffle un vent dur qui rase la terre avec colère, parce qu'il ne trouve pas à se loger dans le feuillage des grands arbres. Je ne vois que des sapins maigres, longs comme des mâts, et la montagne apparaît là-bas, nue et pelée comme le dos décharné d'un éléphant.
C'est vide, vide, avec seulement des boeufs couchés, ou des chevaux plantés debout dans les prairies !
Il y a des chemins aux pierres grises comme des coquilles de pélerins, et des rivières qui ont les bords rougeâtres, comme s'il y avait eu du sang ; l'herbe est sombre.
Mais, peu à peu, cet air cru des montagnes fouette mon sang et me fait passer des frissons sur la peau.
J'ouvre ma bouche toute grande pour le boire, j'écarte ma chemise pour qu'il me batte la poitrine.
Est-ce drôle ? Je me sens, quand il m'a baigné, le regard si pur et la tête si claire !...
C'est que je sors du pays du charbon avec ses usines aux pieds sales, ses fourneaux aux dos tristes, les rouleaux de fumée, la crasse des mines, un horizon à couper au couteau, à nettoyer à coups de balai...
Ici le ciel est clair, et s'il monte un peu de fumée, c'est une gaieté dans l'espace, - elle monte, comme un encens, du feu de bois mort allumé là-bas par un berger, ou du feu de sarment frais sur lequel un petit vacher souffle dans cette hutte, près de ce bouquet de sapins..."
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Aujourd'hui, certes, il y a autour du Mézenc du goudron sur les quelques routes, quelques "équipements" touristiques, et un peu plus de sapins. Mais pour le reste, je suis sûr qu'on y pourrait retrouver un peu de la saveur d'antan.
http://www.annuaire-mairie.fr/mairie-chaudeyrolles.html