Eglise Saint Vigile (Vigilio) - Pinzöl (38086 Pinzolo - TN)

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Partie E du mur S, sacristie, abside.

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Début (O) du cycle de la danse macabre, qui procède du plus vers le moins de g à d : on commence par le christ qui lui aussi fit l'expérience de la mort, pour passer aux papes, puis aux cardinaux, évêques, nobles, marchands, belles dames, vieillards, enfants... bref, tout le monde "y" passe sans exception et la fresque voit s'intercaler aux humains une armée de squelettes brandissant qui un arc, qui une pioche, mais les entraînant tous vers l'unique porte se sortie possible, la tombe. Chaque figure porte en pied un cartouche pourvu au moins d'un quatrain plus ou moins rimé (dans un italien parfois approximatif teinté de termes dialectaux) exprimant la morale particulière et générale attachées à chaque personnage fallacieusement pourvu de l'espoir d'échapper au sort commun.
On note que l'allégorie qui ouvre le cycle, ainsi que ses deux premiers comparses, jouent l'un de la cornemuse, les autres de la bombarde ; non point les petits binious ou flageolets en usage dans les bals chez les gens des plaines, mais bien la grande cornemuse et les quasi "Alpenhörner" en usage chez les habitants des vallées montagnardes un tant soit peu reculées (Ecosse, Pyrénées, Alpes) où subsistaient les traces culturelles mêlées sans doute des transhumants et des multiples "scories" linguistiques et culturelles que les Romains, puis les Francs, puis les Saxons, puis....les autres, avaient fait s'accumuler dans les endroits difficiles d'accès. L'Eglise et les pouvoirs locaux se méfièrent toujours de la musique, art abstrait s'il en est, mais porteur de lourdes charges émotives et symboliques (l'islam radical hait la musique) qui entretiennent chez les peuples de vagues mais tenaces idées de liberté.... ce qui fit des Ecossais les derniers dépositaires de ces instruments. Mais je m'égare !

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L'amorce d'arc visible à d appartient à l'époque romane, de même que la portion de fresque située sur le mur contigu, d'âge carolingien.

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Ensemble peint de l'abside, avec sur le registre inférieur (murs) la représentation en 26 épisodes de la vie de St Vigile (par Simon Baschenis, en 1539), certains altérés par l'ouverture d'une fenêtre, puis au-dessus et sur la voûte une crucifixion, le Christ Pantocrator, les évangélistes, etc.

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Détail de la vie de St Vigile.

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Sur l'arc séparant nef et abside, représentations de prophètes et docteurs de l'Eglise.

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Vue générale de la nef et de l'abside. L'église romane était décalée vers la d et les piliers, autrefois de section octogonale, on été mis au gabarit cylindrique lors des transformations des XVe-XVIe siècles, auxquelles ont succédé l'érection d'autels latéraux lors de la période classique (XVIIe - XVIIIe siècles)

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Sur le sol, tracé montrant les limites de l'édifice primitif.

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Bien que cette relique n'ait rien à voir avec le reste, elle a été disposée sur le parvis, hors les murs du cimetière : un canon autrichien Skoda de 104 mm, récupéré sur le front voisin du Carè Alto après 1918.

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Vu de plus près, motif appartenant au cycle carolingien.

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Saint Vigile fut évêque de Trente en 385, intronisé par Saint Ambroise lui-même évêque de Milan, il aurait été martyrisé par lapidation vers 405 pour son action d'éradication du paganisme. Il ne faut pas le confondre avec le Saint Vigile qui fut évêque d'Auxerre vers 680.
L'intérieur de cette église, aujourd'hui chapelle du cimetière, ne se visite pas régulièrement et il faut passer au syndicat d'initiative (Pro-Loco ou Ufficio del Turismo) afin de s'assurer des horaires. Reste qu'on peut toujours en faire le tour et étudier à loisir le cycle peint par Baschenis sur le faîte du mur S : la célébrissime "Danse Macabre".
Il faut se rappeler les circonstances qui virent apparaître ce thème de manière systématique et répétée pendant plusieurs siècles dans toute l'Europe chrétienne : la grande peste de 1348, à laquelle s'ajoutèrent évidemment les misères habituelles à savoir guerres, famines, aléas climatiques, etc. etc. Avec la découverte de l'Amérique, le développement du commerce, le nouveau goût du luxe et de la vie effrénée, soit les élites (bourgeois, nobles, clergé), soit le peuple toujours aussi misérable et exploité, se virent remettre les pendules à l'heure de manière toute symbolique et pour des raisons toutes plus opposées les unes que les autres, mais se résumant à la vieille injonction : "memento mori" - souviens-toi que tu vas mourir....
La décoration et les détails architecturaux permettent de faire remonter l'édifice à l'époque carolingienne ce qui est certain, sinon avant, à laquelle succédèrent la restructuration et l'agrandissement de 1515. Auparavant bien plus petite et plus basse, l'église romane (dont on a conservé le tracé sur le dallage) fut agrandie, surélévée, tandis qu'elle touchait désormais le clocher qui en était auparavant éloigné, et son élévation acquit les caractéristiques gothiques qu'on lui voit aujourd'hui, ce qui permit à Simon Baschenis d'achever le 31 octobre 1539 son cycle du mur S. Le côté spectaculaire de cette fresque en permanence exposée aux regards, c'était évidemment aussi son but, ne doit pas faire oublier l'intérieur, tout aussi digne d'intérêt comme on va le voir brièvement.
Je fais l'impasse sur le détail historique des bienfaiteurs, dispensateurs d'indulgences, dévotions, confréries de flagellants, dédicataires et autres. On pourra se reporter aux ouvrages spécialisés, dont celui de Giuseppe Ciaghi (ISBN 978-88-88859-62-4) qu'on doit pouvoir se procurer sur place et peut-être en existe-t-il des versions en anglais, allemand, etc...?
Le cliché montre la partie O du mur S avec le clocher désormais contigu.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Peste_noire

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Glorification de la vierge et cycle des réapparitions du Christ après sa résurrection (mur S), peints par Ange Baschenis et terminés le 26 mai 1490.

[mauguier]

https://www.progettostoriadellarte.it/2 ... i-pinzolo/