Cimetière de Pellevoisin (36180) - sépulture de Georges Bernanos

Cimetière de Pellevoisin (36180) - sépulture de Georges Bernanos (Édifice religieux)

Altitude: 140 m

Massif: Indre

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mauguier
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Re: Cimetière de Pellevoisin (36180) - sépulture de Georges Bernanos

Message par mauguier »

Fichiers joints

02 août 2009 14:11

6mm f/8 1/200s 80ASA Panasonic DMC-FS6

Modifié en dernier par Anonymous le 29 juin 2016 20:19, modifié 1 fois.
Raison : http://v2.chemineur.fr/point/20090807120613
Claude Mauguier
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mauguier
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Cimetière de Pellevoisin (36180) - sépulture de Georges Bernanos

Message par mauguier »

Le hasard d'un retour de Bretagne via le chemin des écoliers et le peu de goût que nous avons pour les autoroutes nous ont amenés à traverser Pellevoisin. Soudain, contre un muret sur le côté droit de la rue principale, une pancarte métallique émaillée, un peu ternie par les intempéries, annonce : "tombe de Georges Bernanos"... J'avais toujours cru qu'il était inhumé quelque part en Artois, où ses parents avaient une maison, et dont il exprime la nostalgie à maintes reprises dans ses écrits.
C'est dire peu qu'il n'est plus à la mode, mais c'est aussi ce qui fait son extrême modernité, l'intemporalité des actes de sa vie.
On connaît le Bernanos du "Dialogue des Carmélites", du "Soleil de Satan", de l"Histoire de Mouchette", aussi passe-t-il la plupart du temps pour un romancier et non pour l'imprécateur tempestif, le pourfendeur du mensonge, de l'hypocrisie, tout particulièrement parmi la catégorie des "bien pensants" de son époque, où les catholiques français occupent une place de choix. Mais Bernanos ne sera jamais un transfuge, un nouveau converti. Il garde sa foi, l'épurant jusqu'aux dernières conséquences, dans la parole christique : c'est un catholique authentique, c'est à dire rarissime, un "chrétien de chrétienté" comme il l'a lui-même exprimé. Ayant traversé tous les orages de son siècle (il a été "poilu" en 14-18, journaliste polémique, témoin de la guerre d'Espagne, engagé de toujours jusqu'après la guerre de 39-45), son parcours intellectuel et politique, au travers des difficultés matérielles (étant en plus d'une santé précaire), l'aura mené de la mouvance monarchique - idéalisée - à la République, de l'antisémitisme des "camelos du roi" d'avant 14 à la condamnation des idéologies totalitaires d'où qu'elles viennent. Ni la maladie, ni la pauvreté, ni l'exil, ni les insultes ordinaires ou la haine des "imbéciles", ne l'auront atteint dans sa foi ou ses convictions, et encore moins dans son talent.
La lecture de ses "Essais et écrits de combat" (j'emprunte le titre du premier tome rassemblant cette partie de son oeuvre),est indispensable à tout "honnête homme" de ce temps, de quelque bord qu'il provienne, moyen essentiel pour qui veut tenter de comprendre les vicissitudes de ce siècle de fer qu'aura été le XXe..."Les grands cimetières sous la lune", "Nous autres Français", "Les enfants humiliés", "Lettre aux Anglais", etc. etc. sont autant de "bornes lumineuses" sur l'obscur chemin de la connaissance et de la conscience.
La sépulture de Bernanos, où il repose près de sa mère et de quelques autres familiers, grande dalle grise que le temps attaque peu à peu, ne portait pas le moindre hommage, aussi furtif fût-il, de quelque passant, pas le moindre bouquet, pas la moindre fleur des champs...Quoi qu'on pense des ex-voto ou autres traces, cet oubli est symptomatique de notre époque et incite, là encore, à évoquer la formule de Metternich :
"Un soldat ne meurt pas lorqu'il descend dans la tombe, mais lorsqu'il descend dans l'oubli..."

La Société des Amis de Georges Bernanos a semble-t-il disparu suite à la mort de son fondateur Michel Bernanos, fils de l'écrivain. Une autre association devait voir le jour, mais son site n'affiche qu'une page de texte en fac-simile et rien d'autre...

Le hasard d'un retour de Bretagne via le chemin des écoliers et le peu de goût que nous avons pour les autoroutes nous ont amenés à traverser Pellevoisin. Soudain, contre un muret sur le côté droit de la rue principale, une pancarte métallique émaillée, un peu ternie par les intempéries, annonce : "tombe de Georges Bernanos"... J'avais toujours cru qu'il était inhumé quelque part en Artois, où ses parents avaient une maison, et dont il exprime la nostalgie à maintes reprises dans ses écrits.
C'est dire peu qu'il n'est plus à la mode, mais c'est aussi ce qui fait son extrême modernité, l'intemporalité des actes de sa vie.
On connaît le Bernanos du "Dialogue des Carmélites", du "Soleil de Satan", de l"Histoire de Mouchette", aussi passe-t-il la plupart du temps pour un romancier et non pour l'imprécateur tempestif, le pourfendeur du mensonge, de l'hypocrisie, tout particulièrement parmi la catégorie des "bien pensants" de son époque, où les catholiques français occupent une place de choix. Mais Bernanos ne sera jamais un transfuge, un nouveau converti. Il garde sa foi, l'épurant jusqu'aux dernières conséquences, dans la parole christique : c'est un catholique authentique, c'est à dire rarissime, un "chrétien de chrétienté" comme il l'a lui-même exprimé. Ayant traversé tous les orages de son siècle (il a été "poilu" en 14-18, journaliste polémique, témoin de la guerre d'Espagne, engagé de toujours jusqu'après la guerre de 39-45), son parcours intellectuel et politique, au travers des difficultés matérielles (étant en plus d'une santé précaire), l'aura mené de la mouvance monarchique - idéalisée - à la République, de l'antisémitisme des "camelos du roi" d'avant 14 à la condamnation des idéologies totalitaires d'où qu'elles viennent. Ni la maladie, ni la pauvreté, ni l'exil, ni les insultes ordinaires ou la haine des "imbéciles", ne l'auront atteint dans sa foi ou ses convictions, et encore moins dans son talent.
La lecture de ses "Essais et écrits de combat" (j'emprunte le titre du premier tome rassemblant cette partie de son oeuvre),est indispensable à tout "honnête homme" de ce temps, de quelque bord qu'il provienne, moyen essentiel pour qui veut tenter de comprendre les vicissitudes de ce siècle de fer qu'aura été le XXe..."Les grands cimetières sous la lune", "Nous autres Français", "Les enfants humiliés", "Lettre aux Anglais", etc. etc. sont autant de "bornes lumineuses" sur l'obscur chemin de la connaissance et de la conscience.
La sépulture de Bernanos, où il repose près de sa mère et de quelques autres familiers, grande dalle grise que le temps attaque peu à peu, ne portait pas le moindre hommage, aussi furtif fût-il, de quelque passant, pas le moindre bouquet, pas la moindre fleur des champs...Quoi qu'on pense des ex-voto ou autres traces, cet oubli est symptomatique de notre époque et incite, là encore, à évoquer la formule de Metternich :
"Un soldat ne meurt pas lorqu'il descend dans la tombe, mais lorsqu'il descend dans l'oubli..."

La Société des Amis de Georges Bernanos a semble-t-il disparu suite à la mort de son fondateur Michel Bernanos, fils de l'écrivain. Une autre association devait voir le jour, mais son site n'affiche qu'une page de texte en fac-simile et rien d'autre...

© mauguier / 29 juil. 2013 18:14
Fichiers joints

02 août 2009 14:10

6mm f/8 1/125s 80ASA Panasonic DMC-FS6

Modifié en dernier par Anonymous le 29 juin 2016 20:19, modifié 1 fois.
Claude Mauguier
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